lundi 14 mars 2016

[Livre] Les Femmes de Stepford d'Ira Levin

J'ai lu, 1976
160 pages
Date de parution originale : septembre 1972
Titre VO : The Stepford wives

Qu'arrive-t-il donc aux femmes de Stepford ? Ont-elles toujours été, ainsi que Joanna les découvre en s'installant dans cette ville, de véritables poupées ménagères, uniquement préoccupées de l'entretien de leur intérieur et du bien-être de leur famille ? Ou alors sont-elles victimes de leurs maris, tous adhérents du « Club des Hommes », qui se réunissent chaque soir dans une vieille bâtisse mystérieuse interdite aux femmes ? Joanna, jeune femme libérée, tente de créer une association féminine avec l'aide de deux amies nouvellement arrivées. Quelle n'est pas sa stupeur de les voir, à leur tour, se transformer brusquement, à l'image des autres femmes de la ville. L'inquiétude devient rapidement de l'angoisse... Joanna réussira-t-elle à échapper à ce cauchemar aseptisé, climatisé, lot quotidien des femmes de Stepford ?
(Source : J'ai lu)

14/20

J'aime beaucoup voir des auteurs s'attaquer au machisme et briser les codes du cliché de la femme au foyer destinée à s'occuper de la maison, des enfants, et de son tendre époux. Ici, Joanna et sa famille débarque à Stepford, une petite ville calme, propre et bien rangée, peut-être même un peu trop, comme notre héroïne ne tarde pas à le remarquer. Car à Stepford, il semblerait que chaque épouse se soit transformée en parfaite ménagère, ce qui met vite la puce à l'oreille de Joanna : la jolie ville cache un secret, et il semblerait même que les maris aient quelque chose à voir là-dedans...

« Les villes, déclara-t-elle, se créent peu à peu leur propre personnalité en fonction des gens qui choisissent d'y vivre. »

Ira Levin fait partie de ses auteurs caméléon qui sont capables d'écrire des histoires de tous les genres. De l'anticipation au fantastique, le voici ici dans une SF très diffuse, à peine présente même, qui sert juste de possible explication à son histoire. Le reste tient plus du thriller, avec un suspense qui monte graduellement jusqu'au dénouement du livre. On est curieux de découvrir la drôle de machination qui se cache derrière tout ça, ce fameux complot qui m'a beaucoup fait penser à Rosemary's Baby, à croire qu'Ira Levin aime mettre des femmes au cœur de ses idées tordues.

« Que dites-vous de la blancheur de ma lessive ? demanda-t-elle toute fière de ranger le jersey aux plis impeccables dans le panier à linge. Telle une actrice publicitaire. En fait, elle l'était, comprit brusquement Joanna. Elles l'étaient toutes, sans exemption, ces femmes de Stepford. Des actrices de bande publicitaire, ravies de leur choix en matière de lessive, cire et produits de nettoyage ; de leurs shampooings comme de leurs désodorisants. De jolies actrices, fortes de poitrine mais faibles de talent, qui jouaient sans conviction les ménagères de banlieue, trop chochottes pour être vraies. »

Du reste, si j'ai apprécié ma lecture, je regrette les quelques facilités prises par l'histoire, notamment la déconcertante facilité de Joannah à déduire et accepter des hypothèses un brin tirées par les cheveux, ainsi que la fin qui, bouclant la boucle, est assez ironique, mais arrive tout de même très rapidement. On aurait peut-être aimé un peu plus d'explications.

Le roman reste agréable à lire, et si ceux qui ne connaissent pas Ira Levin seront peut-être déçus par cette première approche, ceux qui aiment l'auteur passeront certainement un bon moment.





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