mercredi 22 juillet 2015

[Livre] Pirates de Michael Crichton

Toujours sur ma lancée dans le Challenge Voyage, j'étais bien décidée à aller faire un tour du côté du continent sud-américain,  la jungle me criait de la rejoindre et les pyramides d'Egypte ne m'ayant pas apporté de lecture très satisfaisante, j'étais plutôt pressée de les quitter . Manque de chance, la fortune ne semble pas être de mon côté car durant ma traversée, et alors que j'apercevais les côtes américaines, voilà qu'un sombre navire voguant sous le sceau du pavillon noir nous aborde et nous jette sans ménagement dans ses cales. Des pirates !


Pocket - 2011
347 pages
Date de sortie originale : 26 novembre 2009
Titre Vo : Pirate Latitudes

Il fait bon être corsaire à la Jamaïque en 1665. Il n'y a qu'à tendre la main pour devenir riche. À croire que les proies sont aimantées par Port Royal, la capitale. Comme ce vaisseau espagnol gorgé d'or du nouveau monde, qui mouille dans une île toute proche.Edward Hunter rassemble alors un équipage d'hommes sûrs pour s'en emparer. Mais la tâche semble impossible. Les canons de la forteresse, les 200 soldats et les montagnes en son centre font de Matanceros - " massacre " en espagnol - une île inexpugnable. Pas pour un vrai pirate...


13/20

Les romans de piraterie sentent heureusement bon l'exotisme, c'est donc avec un certain plaisir que je me suis prise au jeu. L'occasion pour moi d'enfin lire un roman du fameux Michael Crichton (que je connais beaucoup plus sur écran que sur papier).

Pour une première approche du monde des corsaires et des pirates en littérature, je reste sur ma faim. On n'enlèvera pas au roman son étiquette de roman d'aventure, car en effet, et malgré un début un peu lent, le périple de notre héros n'est pas de tout repos. De traversées dans les eaux des Caraïbes, en passant par les pillages, abordages, les rencontres fortuites avec des cannibales, les magouilles des gouverneurs et l'apparition du célèbre Kraken, ce court roman de 350 pages nous balade au cœur de la Jamaïque du 17e siècle et ne semble pas laisser place à l'ennui.
« Chaque fois que des êtres humains se rassemblent des règles de conduite s'établissent. Ces hommes suivent des lois différentes de celles de la cour du Roi Charles, ou du roi Louis, ou même de la colonie du Massachusetts où je suis né. Mais partout, il y a des règles à respecter et des châtiments infligés à ceux qui les enfreignent. »
Malheureusement, et si j'insiste bien sur le "court", c'est parce que l'intrigue a tendance à battre de l'aile et à laisser une ressenti amer de non-aboutissement. On a l'impression que toutes ces actions se contentent d'être glissées les unes à la suite des autres, comme une série de perles qu'on enfile sur un fil sans qu'il y ait forcément de liens entre elles. On se retrouve par conséquent avec un sentiment d'abondance qui n'est pas très agréable à la lecture. Si l'auteur voulait nous en mettre plein la vue, il réussit son coup, mais pas de la bonne façon.
Cependant, après quelques recherches sur le roman, il semblerait que Pirates n'est en réalité jamais été fini, Michael Crichton étant décédé avant de l'achevé... ce qui n'a semblé être qu'un détail pour les éditeurs. Du coup, tout s'explique, on pardonne à l'auteur et on râle contre les maisons d'éditions pour avoir, une fois de plus, voulu saisir une opportunité (qui n'en était pas forcément une finalement)... Enfin, passons.
« Ce fut le commandant Scott qui suggéra de passer par le port afin de s’enquérir du secrétaire. Le carrosse s’avança le plus près possible du débarcadère : le cocher savait que le gouverneur n’aimait pas marcher plus que nécessaire. Il ouvrit la porte ; Sir James descendit avec une grimace de douleur dans l’air fétide du matin. Il se trouva face à un inconnu d’une trentaine d’années à peine qui, comme lui, transpirait sous son pourpoint. Le jeune homme s’inclina avec respect. »
Passons, car tout n'est bien évidemment pas à jeter dans ce roman ! Si le format plutôt court a des inconvénients, il permet cependant de lire le livre assez vite et de ne pas avoir le temps de s'ennuyer entre deux pages. Edward Hunter, notre protagoniste, est un forban plutôt plaisant à découvrir et la clique très hétéroclites de personnages qui le suivent est assez sympathique. Malgré le fait qu'ils ne soient travaillés qu'en surface et qu'on en sache en définitive très peu sur eux, leur personnalité marque et on s'attache même à certains d'entre eux (j'ai eu une petite préférence pour Lazue, jeune femme pirate pleine de vivacité que j'aurais vraiment aimé pouvoir découvrir de manière plus approfondie).

En laissant de côté l'histoire qui aurait mérité d'être étoffée, le style fluide, les quelques descriptions très imagées et les dialogues dont le parlé et l'acerbité de certains prêtent vraiment à sourire (bah oui, ce sont des pirates tout de même !) permettent à écriture de Michael Crichton d'être plutôt agréable à lire. Du coup, je ne reste pas forcément sur une mauvaise impression concernant l'auteur. Mais il est certain qu'il faudra que je lise autre chose de lui (ça ne devrait pas poser de soucis, j'ai plusieurs de ses romans qui attendent d'être lus sur mes étagères). Une lecture à double tranchant donc et, si elle ne fut pas totalement convaincante, qui me permet au moins de valider une des destinations du Challenge Voyage.




Destinations validées : 3/40 
Points gagnés : 3/76 
Livres lus : 3


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