lundi 9 mars 2015

[Livre] Marie d'en haut d'Agnès Ledig

Pocket, 2012
320 pages
À 30 ans, Marie a un caractère bien trempé et de la ressource. Lorsque Olivier, lieutenant de gendarmerie, débarque chez elle sans prévenir pour une enquête de routine, elle n'hésite pas à le ligoter pour lui faire comprendre explicitement qu'il n'est pas le bienvenu. Mais cette carapace de femme forte dissimule ses fêlures. C'est grâce à Antoine, son meilleur ami, et Suzie, sa fille, que Marie trouve un sens à sa vie. Et contre toute attente, Olivier va rejoindre le trio. Entre lui et Antoine, la guerre est déclarée. L'enjeu ? Le cœur de Marie.

13/20

Je ne sais pas ce qui m'a poussée à acheter et lire ce roman. Peut-être le titre, le fait qu'il y avait une petite fille blonde sur la couverture ou encore que la quatrième de couverture parle d'un homme qui se fait ligoter dans une cuisine.

Marie d'en haut est un livre simple, avec une histoire agréable, des personnages attachants et une flopée de bons sentiments. C'est une lecture sympathique mais qui n'a néanmoins rien de transcendant.
L'histoire se lit vite, mais le style de l'auteur n'a rien d'exceptionnel. L'écriture semble parfois un peu fade (seuls quelques passages ont retenu mon attention), les mots choisis n'ont pas de réel intérêt et j'avoue même avoir trouvé les efforts faits par l'auteure pour créer certains jeux de mots ou réflexions un peu à côté de la plaque. Non, décidément, au niveau de l'écriture, j'ai trouvé ça très quelconque. Agnès Ledig a, de plus, un certain penchant pour les clichés et lieux communs. J'ai trouvé que c'était parfois un peu trop gros même pour ne pas faire tache. Je pense par exemple à un passage où l'auteure introduit une infirmière d’extrême-droite qui sort d'on ne sait où, simplement pour dire ce qu'elle a à dire sur le parti politique en question. J'ai trouvé ça sans intérêt. Il y a des moyens beaucoup plus subtile de faire passer ses idées ou de montrer ses opinions.
« Là, c'est en me regardant qu'il a souri. Même dans son sourire, on distingue une faille, un truc qui va de travers, comme s'il y avait des fils à l'intérieur des joues, qui retiennent le coin des lèvres. Et qui ne veulent pas céder. Et puis, il y a une risette sur la bouche et de la tristesse dans les yeux. Le même genre de sourire que le SDF à qui vous venez de donner une pièce. Il est content mais ça ne changera pas sa chienne de vie. Ou le gars sur le quai de la gare qui dit au revoir à son amoureuse. Un sourire de clown triste. Sauf qu'il n'est pas clown. Il est lieutenant. Et peut être triste. »
Malgré tout, et c'est le point positif de son roman, l'histoire est touchante. Les personnages sont des êtres attachants, craquelés par la vie, et les voir se reconstruire tous ensemble apporte une note de lumière et de légèreté très agréable. Marie est l'archétype de la femme moderne : mère célibataire, qui mène sa ferme avec brio et est sûre de ses choix et idées. Olivier, flic désabusé cache en réalité un homme blessé au cœur tendre. Antoine, l'ami gay protecteur (encore un cliché !) est d'une fidélité à toute épreuve. Et puis, il y a Suzie, la fille de Marie, petite pile électrique qui sautille partout et qui brille par sa maturité. Le petit groupe a beau être assez stéréotypé, il touche et on se prend vite d'affection pour eux. Agnès Ledig essaye de nous montrer que tout peut toujours s'arranger et qu'avec un peu d'amour on peut se reconstruire même après le pire.
« - D’où vient cette cicatrice sur votre menton ?- Un sombre accident, quand j’avais six ans. Un virage dans ma vie. Ce qui a déterminé ma présence ici, ce soir.- A ce point ?- Le théorème du papillon. Un battement d’aile en Ariège et un ouragan en Chine. Moi, j’ai commencé par l’ouragan. Et aujourd’hui, je dîne avec le papillon. »
Concernant la fin du roman, j'avoue être un peu mitigée. Je n'aime pas réellement les grosses ellipses, or celle-ci est de trente ans. D'un côté, j'ai bien aimé savoir ce qu'il était advenu des personnages. D'un autre, j'aurais apprécié qu'il reste une part de mystère sur leur avenir et ainsi, que la fin soit plus ouverte.

Une lecture légère pour passer le temps, avec de l'humour un peu maladroit et une histoire d'amour toute en simplicité, mais qui sera sans doute assez vite oubliée également.




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