lundi 9 mars 2015

[Livre] Les attaques de la boulangerie de Haruki Murakami


10/18,  2013
72 pages
Japon, de nos jours. Un couple, l’un et l’autre ont faim. Comme il n’y a plus rien à manger dans l’appartement, l’homme raconte à son épouse comment lui et des amis, il y a plusieurs années de cela, ont braqué une boulangerie pour voler tous les petits pains. L’idée séduit la femme mais il est tard, les boulangeries sont fermées, les pains ne sont pas cuits. Qu’à cela ne tienne, un McDonald’s est sur leur chemin… 

14/20

Dans ces soixante-douze pages se cachent deux nouvelles du célèbre auteur japonais Haruki Murakami. Malheureusement, le format court ne semble pas réellement réussir à Murakami que je préfère dans une prose plus étoffée. Ici, on commence à peine à se délecter du texte que le livre est déjà terminé.

La première nouvelle, de quelques pages seulement, met en scène deux jeunes un brin misérables qui s'ennuient et ont faim. Ils décident de braquer une boulangerie. Divagation sur les étalages, les croissants, le pain, la colère qui monte. Puis, le propriétaire mélomane qui fait un marcher : il leur donnera du pain s'ils écoutent Wagner avec lui. Peu à retenir de ce court texte, si ce n'est que la faim physique et psychique ne sont parfois pas si éloignées l'une de l'autre.
« Il faut dire que nous avions faim. Non, en fait, c'était plutôt comme si nous avions englouti un vide cosmique. Minuscule au début, comme le petit trou au centre d'un donut. Mais plus les jours passaient, plus il s'agrandissait en nous, jusqu'à devenir un néant sans limites. »
La seconde nouvelle se passe des années plus tard. On retrouve l'un des anciens jeunes, désormais employé, installé, marié. Et la faim refait son apparition. C'est le milieu de la nuit, il est tard, pas de boulangerie ouverte, le couple décide donc de braquer... un McDo pour le pain de ses BigMac. 
Le message passe mieux ici, l'histoire est plus construite. On sent que la faim ne touche pas réellement le corps mais l'âme, qu'il y a un véritable cheminement dans la pensée du personnage principal. Les métaphores s’enchaînent d'ailleurs, on retrouve mieux l'esprit poétique de Murakami ainsi que cette once d'absurdité qui me plait beaucoup.



Si les deux nouvelles en elles-même peuvent laisser sur leur faim (c'est le cas de le dire), le livre puise une part de son intérêt dans les très belles illustration en noir, blanc et or réalisées par Kat Menschik. Elles correspondent à merveille à l'univers de l'auteur, vacillant entre réalité et onirisme et donnent beaucoup de charme à la lecture.




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