jeudi 26 mars 2015

[Film] À trois on y va de Jérôme Bonnell

Français - 1h27
Sortie en France le 25 mars 2015
Avec : Felix Moati, Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck

Charlotte et Micha sont jeunes et amoureux. Ils viennent de s’acheter une maison près de Lille pour y filer le parfait amour. Mais depuis quelques mois Charlotte trompe Micha avec Mélodie… Sans rien soupçonner, se sentant toutefois un peu délaissé, Micha trompe Charlotte à son tour… mais avec Mélodie aussi ! Pour Mélodie, c’est le vertige. Complice du secret de chacun. Amoureuse des deux en même temps…

15/20

Dans la jolie ville de Lille, un couple vit ensemble. Micha aime Charlotte et Charlotte aime Micha... mais elle aime également son amie Mélodie, avec laquelle il lui arrive de coucher. La mascarade dure près de cinq mois. Jusqu'au jour où Micha réalise qu'il aime aussi Mélodie. Les deux amoureux entament alors une infidélité croisée avec leur amie commune, et ce, dans le plus grands des secrets. 
La situation, un brin cocasse, apporte une touche comique très plaisante que l'on retrouve habilement distillée tout au long du film. Car l'humour ne prime pas et est parfaitement équilibré avec une sensibilité flagrante qui ne manque pas de frapper.


Le thème du triangle amoureux est abordé avec un regard nouveau. Pas d'adultère, pas d'excuses non plus, simplement de l'amour qui déborde un peu trop... mais ne blesse jamais. Si les personnages sont blessés, c'est par la force de leurs sentiments, jamais à cause d'un amour contrit ou d'une direction trop moralisatrice. Les personnages s'aiment d'un amour plein de fraîcheur, de spontanéité mais de fragilité également. Et bien sûr, de sensualité. Le jeu de séduction constant passe beaucoup par les regards et la gestuelle que la caméra du réalisateur capte avec subtilité à l'aide de ses gros plans propices sur les visages de ses acteurs.




Le film pose une question plutôt intéressante sur l'identité du couple et, non pas sur l'infidélité, mais plutôt sur la difficulté d'atteindre une certaine plénitude seulement à deux.
On suit le ballet tantôt comique, tantôt sensuel de ces deux couples... à trois. Les acteurs sont excellents, le trio fonctionne à la perfection, il y a une véritable alchimie entre eux. Anaïs Demoustier est une actrice que j'ai découverte dans Une nouvelle amie de François Ozon et après À trois on y va,  il est certain que je vais m'attarder sur le reste de sa filmographie car elle me laisse décidément une forte impression à chaque fois. J'aime beaucoup son air enfantin et sa simplicité. Elle dégage beaucoup de naturel et les rôles qu'elle incarne lui vont à merveille. Elle interprête ici Mélodie, jeune femme à l'amour impulsif, incapable de choisir quelle direction donner à ses sentiments, elle qui, avocate, est d'habitude si prompt à trancher à coup de lois et de décrets.



Il n'y a jamais rien de licencieux ou moralisateur, le scénario se concentre surtout sur cet amour si particulier et si simple à la fois. C'est un aspect du film qui m'a beaucoup plu. Ici, pas d'objectif de faire passer de messages ou de donner des leçons.

Jérôme Bonnell signe avec À trois on y va une comédie romantique moderne qui frappe par sa fraîcheur et sa sensibilité. On suit l'évolution des sentiments de ces trois jeunes gens avec attention, tantôt amusé, tantôt touché. Les acteurs dessinent avec brio la difficulté des mensonges, la puissance du désir et la passion de ces amours si spontanés et (presque) interdits. On se doute que l'histoire n'est pas faite pour durer. Et c'est parce que cet amour éphémère n'est pas voué à persister qu'il est en réalité si plaisant à contempler.




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